Publié le Laisser un commentaire

Message de la terre sur la résilience

Mes enfants, sentez la terre vibrer sous vos pieds, une terre d’abondance, riche de humus, de vie, d’espèces servant la vie, le tout vivant en harmonie, chacun a sa place, chacun accomplissant une fonction vitale au bon fonctionnement, à l’équilibre parfait. Que se passe-t-il quand l’équilibre est rompu? Quand la machine s’emballe ? Quand elle a de la fièvre ? Elle ne peut plus s’occuper correctement de ses enfants, elle est épuisée , elle veut être seule, à l’abris, elle veut qu’on s’occupe d’elle mais elle veut aussi qu’on la laisse tranquille. Comme un homme un peu bougon au saut du lit. La terre vous demande de respecter ce temps de pause, cette parenthèse dans votre vie. Elle l’a bien méritée nous l’avons tous mérité. Comme après la maladie, on regarde la vie avec un œil neuf, un œil qui s’émerveille de la beauté, de la pureté, de petits rien qui font plaisir. Comme si l’on sortait d’une phase d’hibernation. Mes enfants je suis comme vous aujourd’hui. En convalescence après avoir trop tiré sur la corde, après avoir maltraité mon corps. Après avoir laissé faire, lasse et dépourvue de stratagème. J’ai maintenant de la fièvre. J’opère un grand ménage de printemps pour pouvoir remplir à nouveau mes fonctions essentielles. Pour pouvoir savourer et m’émerveiller avec vous de la vie et de son incroyable RÉSILIENCE. Vous et moi en avons vu d’autres, des combats, des inepties, des bêtises humaines. Comme un enfant turbulent vous me donnez du fil à retordre. Et pourtant je vous aime. Quelle mère n’aimerait pas ses enfants ? Parfois je vous renvoie dans votre chambre, on ne se comprend plus comme lors d’une crise d’adolescence le dialogue est rompu mais ça ne dure jamais. Vous avez besoin de moi comme du souffle mais vous l’ignorez car vous me croyez hors de vous. Je suis en vous. Comme la peau sur vos os, comme les cheveux sur votre tête, vous êtes constitués de terre, de particules interagissant en symbiose avec moi et grand mère lune. Oui je l’appelle grand mère car elle est plus vieille que moi et je suis plus vieille que vous et l’on doit honorer ses ancêtres. Eux aussi sont en vous. Vous êtes le fruit d’un parcours, d’épisodes, d’énergies, un alliage parfait qui puise dans les racines l’énergie vitale. Respirez. Quelle autre planète vous donne le souffle ? Je sais bien que vous n’en connaissez qu’une, vous ignorez tant de choses, et pourtant vous fanfaronnez comme un coq découvrant le lever du jour, mais ayant oublié la nuit d’observer les étoiles. Vous pêchez par égoïsme et matérialisme. Oh je ne vous juge pas, une mère ne juge pas ses enfants mais elle a le droit de les réprimander. Vous trouvez que j’en fais trop ? Je veux que vous appreniez de vous même, de vos échecs, de votre entêtement, de votre narcissisme, de votre folie des grandeurs, de votre ego, de votre impatience a vouloir tout contrôler.Heureusement il y a parmi vous des etres transformés qui aident, accompagnent, insufflent. Heureusement il y a encore des regards d’enfants qui s’émerveillent de ce qui parait acquis, inné, normal, banal.

Retrouvez votre cœur d’enfant, votre sourire. Tout n’est pas perdu. Je vous survivrais. Et vous survivrez autrement, car sur terre rien ne se perd, tout se transforme. Vous allez souffrir comme on souffre des pertes de ce que l’on croyait inébranlable et que l’on prend conscience que « toujours » à une date limite et qu’un jour il faut tourner la page, passer à autre chose.

Mes enfants n’ayez crainte, ne nourrissez pas de colère contre vous, contre les autres. Il n’y a pas la place, pas l’énergie, pas le temps pour cela. Il y a urgence à aimer à nouveau les choses simples qui vous font sentir humain, en sécurité, connectés les uns aux autres. Comme une ruche où chacun participe au bon fonctionnement de la maisonnée. J’ai si souvent douté de votre capacité à vous auto gérer, vous offrant des ressources illimitées comme à un enfant qu’on gâte et qui se lasse aussitôt de son nouveau jouet.

J’ai tant douté pouvoir vous amener sur la voie la la régulation, sur le chemin qui apaisera vos cœurs meurtris. Je n’aime pas voir mes enfants malades. Je suis triste quand ils ne pensent pas à moi. Certaines tribus font beaucoup, elles comblent les dispersions en restant ancrées dans leurs traditions, en écoutant la voix de leurs ancêtres et les remèdes sacrés. Vous êtes tous du même sang et vous l’avez oublié.

Comme un vieillard malade vous avez oublié à qui vous deviez la vue. Je ne vous demande rien. Je vous pardonne, vos incartades, vos libertinages, vos excès, votre dérive. Je vous regarde avec beaucoup de tendresse et je vous plains car vous êtes perdus et déboussolés. Vous vous êtes coupés de vos racines et les racines c’est moi. Revenez. Je vous aime.

Gaia, la terre mère.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

I accept the Terms and Conditions and the Privacy Policy